Intervention de M. de Villepin, conférence "The Sound of Europe" - 26 janvier 2006

- Voir le discours du Premier ministre lors de la conférence "Sound of Europe".

- Voir la page consacré à la conférence « The Sound of Europe » des 26, 27 et 28 janvier 2006, sur le site de la Présidence autrichienne de l’Union européenne.

Intervention de Dominique de Villepin, Premier ministre, lors de la conférence "The Sound of Europe", à Salzbourg (Autriche), le 26 janvier 2006.

Merci cher Wolfgang.

Je suis très heureux d’être ici à Salzbourg, à ton invitation, à l’occasion de cette conférence, très heureux de pouvoir avoir ce premier entretien avec la présidence autrichienne, à un moment important pour l’histoire de notre Europe, de notre Union européenne.

Nous avons bien sûr évoqué la perspective de relance de notre projet européen, parce que nous nous retrouvons avec la même ambition, la même volonté de faire avancer les choses, et je dirais aussi la même conviction. L’Europe repose sur une identité forte. A nous de faire en sorte que cette identité puisse retrouver toute le vigueur qui est la sienne. Je pense à l’histoire inévitablement ici, en cette occasion. Nous allons fêter demain le 250ème anniversaire de Mozart, c’est bien le symbole de l’esprit européen ; et je n’oublie pas non plus une autre commémoration, celle du 61ème anniversaire de libération d’Auschwitz ; c’est là aussi le symbole de notre Europe, s’élevant ensemble contre la barbarie.

Au cœur de l’Europe, il y a toujours, quand nous évoquons l’identité, nos valeurs. Je suis très heureux que Wolfgang Schussel ait choisi de mettre la défense des ces valeurs au cœur de la présidence autrichienne. En effet, les valeurs de l’Europe, c’est ce qui fait qu’ensemble, nous pouvons trouver la force, l’élan, de nous rassembler, même quand les choses sont difficiles.

Dans un monde qui change, qui change vite, nous pouvons exprimer notre ambition commune. Cela implique des actions difficiles : clarifier les règles de l’élargissement, car l’Union européenne n’a pas vocation à s’étendre indéfiniment ; cela veut dire aussi continuer d’avancer effectivement, comme l’a souhaité le président Chirac.

Le Conseil européen de juin sera l’occasion de débattre sur l’avenir de l’Europe et de ses institutions, ainsi que l’élargissement, et nous souhaitons pouvoir obtenir des avancées concrètes lors de cette échéance.

Nous avons aussi des défis - nous les avons évoqué ensemble - des défis sur la scène internationale ; il y a des menaces, comme le terrorisme, comme la prolifération, la situation de l’Iran, avec la conviction qui est la nôtre que l’Iran doit se conformer à ces obligations internationales, et aussi la situation du Proche-Orient et les élections palestiniennes avec la victoire du Hamas. Vous connaissez la position de la France : nous sommes soucieux que les perspectives de paix puissent être maintenues, que le Gouvernement palestinien qui sera formé s’engage véritablement dans une renonciation à toute forme de violence, soucieux aussi de la reconnaissance d’Israël et des accords entre Israéliens et Palestiniens. Et puis, il y a tous les grands défis que l’Europe doit relever, défi de l’environnement, défi de la justice internationale, défi de la pauvreté, c’est aussi la vocation profonde de l’Europe, je pense aussi ici, à Salzbourg, à la diversité culturelle, le projet de la bibliothèque numérique qui sera un instrument fort.

Au-delà, de cette exigence de clarté, de responsabilité, il y a bien sûr une exigence d’efficacité. Nous avons besoin que notre Europe puisse très rapidement obtenir des résultats concrets qui traduisent pour les Européens l’engagement de l’Europe. C’est pour cela, vous le savez, que la France défend une Europe des projets qui nous permette chaque jour de progresser, dans le domaine de la recherche et de l’innovation, par exemple, en rendant rapidement opérationnel l’instrument de financement de dix milliards d’euros qui a été décidé en décembre ; avancer dans le domaine de l’énergie face au défi de l’après pétrole et c’est le sens du mémorandum qui a été présenté par la France cette semaine ; avancer dans le domaine de l’Education et de l’Enseignement, et vous savez à quel point partout en Europe, chez nos jeunes, il y a une attente profonde vis-à-vis du nombre de bourses, Erasmus en particulier ; avancer dans le domaine de la Sécurité intérieure, -pourquoi, ne pas avancer plus rapidement dans la voie d’une vraie police des frontières ?- ; avancer également dans le domaine de la santé - nous faisons face ensemble collectivement à la menace de la grippe aviaire, et là aussi, il est important que nous puissions mettre nos expertises, nos savoirs faire, en commun pour être plus efficaces.

Enfin, vous me permettrez d’évoquer un sujet, que nous avons abordé aussi et qui nous préoccupe, c’est celui de la TVA à taux réduit ; nous avons évoqué bien sûr la situation de la TVA restauration : vous connaissez les blocages qui existent dans ce domaine ; mais nous avons évoqué aussi la situation de la TVA à taux réduit dans les domaines où elle a déjà été acceptée par l’ensemble des Etats au cours des dernières années, -je pense pour la France au bâtiment et aux services à la personne, et je sais l’engagement de la présidence autrichienne pour faire avancer ces sujets. Je crois que c’est important pour que nos compatriotes puissent avoir véritablement le sentiment que l’Europe avance, que l’Europe est désireuse d’accompagner quand il y a des enjeux aussi importants que ceux de l’activité économique et de l’emploi. En tout cas, je suis très heureux de cette occasion à nouveau de pouvoir rencontrer Wolfgang Schussel et, d’aborder l’ensemble de ces sujets, très heureux de savoir que la présidence de l’Union européenne est dans de si bonnes mains.

Dernière modification : 29/03/2006

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